Terrible Two : 5 choses à savoir sur la crise des deux ans

Le Terrible Two ou la crise des deux ans est une période durant laquelle l’enfant refuse régulièrement ce que vous lui proposez. Votre petit ange se transforme en petit démon avec des sauts d’humeur, des pleurs sans raison… Parfois, la situation devient insupportable. Vous vous demandez alors pourquoi il y a un tel changement et surtout comment y faire face. Je vous explique les causes de ce comportement ainsi que les gestes à adopter durant cette étape.

Pourquoi votre enfant devient-il si terrible dès l’âge de 2 ans ?

Tous les enfants connaissent la crise des deux ans. Certains psychologues la nomment la petite adolescence à cause de l’incompréhension qui s’installe. Si la crise d’adolescence est normale, cela voudrait dire que le Terrible Two l’est également. Ce n’est donc pas votre faute si votre bébé de 2 ou 3 ans se met en colère, s’oppose à vous…

À cet âge, il commence à prendre conscience du « je ». Il se rend compte qu’il a la possibilité de prendre des décisions comme tous les autres dans la maison. Il cherche alors à devenir autonome pendant que les parents le voient encore comme un enfant. Comme il ne peut pas exprimer clairement ses émotions, il le fait par des crises de colère, les NON répétés…

Par exemple, votre fille ou votre garçon de 2 ans joue et vous venez lui dire qu’il doit prendre son bain. L’enfant n’a cependant pas fini de s’amuser et il aimerait rester encore un moment avec ses jouets. Il lève alors la tête et vous adresse un signe de refus. Il arrive même qu’il ou elle ne réagisse pas et continue de jouer. Ce comportement exaspérant peut vous mettre hors de vous. Dès que vous commencez à insister, il crie aussi en disant NON et commence à pleurer. Ce sont autant de situations qui frustrent et épuisent les parents.

Comment les parents vivent-ils le Terrible Two ?

De nombreux parents se sentent impuissants lorsque leur enfant commence à connaître sa phase d’opposition. Vous avez l’impression que le lien fusionnel que vous aviez avec lui disparaît petit à petit. Il s’oppose à vous, refuse de manger, de dormir ou répète une action que vous lui avez interdite plusieurs fois…

Après une dure journée de travail, au lieu de vous reposer, vous vous retrouvez avec votre enfant qui refuse de coopérer. Face à ces comportements qui semblent incohérents, vous vous sentez perdu. Vous êtes agacés, épuisés et par moment même, ses agissements vous inquiètent. Rassurez-vous, ces sentiments sont tout à fait normaux. Vous avez le droit de les ressentir, mais vous devez également savoir bien réagir pour ne pas brusquer l’enfant.

Comment aider votre tout petit à passer cette étape ?

Ce que je constate avec les parents que j’accompagne, c’est qu’au début de la phase d’opposition, ils ont pour habitude de crier sur l’enfant. C’est une réaction que je comprends parfaitement, mais à éviter, car elle pourrait aggraver les crises et les pleurs de votre tout petit. Pour le calmer, je vous conseille d’adopter ces gestes qui sont simples et très efficaces.

Apprenez à l’enfant à gérer ses émotions

S’il pleure ou a des crises de nerfs, c’est parce que votre enfant n’arrive pas à gérer ses émotions. Vous devez essayer de garder votre calme pour l’accompagner au mieux dans cette étape. Pour cela, vous pouvez vous mettre à sa hauteur, l’écouter et lui dire que vous le comprenez.

Expliquez-lui que la colère est une chose qui arrive à tout le monde, que c’est normal d’être en colère, mais qu’il y a des façons acceptables pour l’exprimer et d’autres façons qui ne le sont pas. Dites-lui par exemple que se fâcher tout le temps ne résout rien et qu’il peut exprimer ses émotions autrement. Faites-lui comprendre calmement que ses crises vous gênent et qu’ils peuvent aussi gêner votre entourage.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que toutes les émotions sont légitimes, que ce soient les vôtres ou celles de votre enfant, mais que tous les comportements ne le sont pas. 

le terrible two

Trouvez des astuces pour faire transférer les crises

Il y a de nombreuses choses que vous pouvez faire pour aider l’enfant à décharger sa colère. Vous pouvez par exemple lui prendre une balle antistress ou lui conseiller de taper dans un coussin, que vous pouvez appeler le « coussin de colère ». Privilégiez un coussin dédié à cet usage, et pas son oreiller par exemple. Il tapera uniquement sur ce coussin quand il est en colère. Il ne faut toutefois pas exagérer avec cette méthode. Il pourrait prendre l’habitude de taper sur quelque chose quand il est contrarié. Vous pouvez également lui expliquer de faire un câlin au coussin et de le remercier pour lui avoir permis de décharger sa colère. Vous pouvez aussi réaliser une roue des émotions avec des images. Votre enfant pourra ainsi vous montrer celle qui correspond à son humeur. Cela lui évitera de crier pour se faire comprendre. Si besoin, aidez-le à associer l’image avec ce qu’il ressent intérieurement pour mettre des mots sur ses émotions.

Répondez à ses crises en lui donnant de l’amour

Il est important de donner constamment de l’amour à votre enfant. Quand il commence avec ses cris et ses sautes d’humeur, parlez-lui calmement. Dès qu’il sera apaisé, prenez-le dans vos bras. Montrez-lui que vous êtes présent pour lui.

Comment réagir face aux sautes d’humeur de votre enfant ?

Le Terrible Two est nécessaire au bon développement de votre tout petit même s’il met vos nerfs à rude épreuve. Vous devez toutefois très vite mettre des limites au risque que les crises deviennent incontrôlables. Au début, il ne fait pas ces crises dans le but de vous embêter. Lorsque vous le laissez faire, il a l’impression d’avoir le pouvoir et commence à exagérer.

Dès qu’il entre dans sa phase de colère, vous devez ainsi mettre en place des règles claires. Elles doivent être accompagnées de sanctions dans le cas où l’enfant ne les respecterait pas. Lorsque vous êtes épuisé ou fatigué de répéter les mêmes choses, passez le relais à votre conjoint.

Il est important que vous soyez tous les deux solidaires et cohérents dans vos actes et dans vos propos. Cela veut dire que, quand maman refuse quelque chose à l’enfant, papa ne doit pas le lui permettre. Cela embrouillera votre bébé et rendra encore plus difficile la gestion de la crise des deux ans.

Quelles sanctions données à un enfant pendant le Terrible Two ?

J’aimerais déjà que vous compreniez que sanctionner un enfant et le punir sont deux choses différentes. La punition touche la personne tandis que la sanction consiste à réparer le dommage causé. Par exemple, dans sa crise de colère, votre enfant renverse de l’eau. Faites-le participer au nettoyage pour qu’il comprenne que vous n’acceptez pas son comportement, ainsi que la conséquence de son geste.

La sanction doit remplir certaines conditions si vous voulez qu’elle soit utile et efficace. Pour que l’enfant en tire vraiment une leçon, vous devez le sanctionner pendant ou juste après sa crise. Souvent, pendant la crise, l’enfant n’est pas disponible et n’est pas en mesure de comprendre ce que vous allez lui expliquer. Attendez alors un retour au calme, qu’il ait terminé sa crise afin qu’il soit en mesure d’entendre et de comprendre ce que vous lui direz. N’attendez pas non plus trop longtemps, car il pourrait oublier la bêtise.

La sanction doit cadrer avec les règles que vous aviez mises en place et avoir un lien avec sa crise. Elle doit également être proportionnelle. Cela veut dire qu’il ne faut pas lui infliger une grosse sanction pour une petite bêtise. Elle ne doit pas non plus toucher à ses besoins fondamentaux tels que les câlins, le repos…

Elle ne doit pas ressembler à une menace et doit être réalisable par l’enfant. Vous devez donc éviter les phrases comme « si tu ne te tais pas tout de suite, je te laisse seul à la maison ». Le Terrible Two est donc une étape importante dans la vie de l’enfant. Et bien que son comportement soit difficile à vivre et à comprendre, vous devez être présent pour lui.

Découvrez la MASTERCLASS

Julien Tocchet
Julien Tocchet

"Je crois en un monde où chaque enfant puisse se développer et s'épanouir en ayant grandi dans les meilleures conditions possibles, car chaque adulte se construit sur les bases de l'enfant qu'il a été...

Autres articles populaires

Partagez cette article à un parent que cela pourrait intéresser en cliquant ci-dessous.

Partager sur facebook
Facebook